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[NO]S ARCHIPELS

COLLABORATION EXCLUSIVE

[NO]S ARCHIPELS • Beaux-Arts & Design
Les Salorges, Noirmoutier-en-l’Île
Du 5 au 12 juillet, 2025
Tous les jours de 9h à 19h

VERNISSAGE, samedi 5 juillet, 18h – 20h
IMPROVISATIONS MUSICALES, vendredi 11 juillet, à 18h
FINISSAGE, samedi 12 juillet, 14h – 16h

Il ne s’agit pas de fuir le monde, mais de l’ouvrir.

La Figure du dehors, Kenneth White, Éditions Grasset, 1982

Fruit d’un dialogue fertile entre Léo LefortAtelier LK’ et Sébastien Rocher ShowLab, cette exposition immersive réunit peintures de grands et moyens formats, icônes inédites, objets design, luminaires et mobilier inclusifs. Inspirée par la notion d’archipel, elle explore les circulations possibles entre territoires et espaces et, tisse des liens entre matières, récits et usages.


Léo Lefort, artiste nomade, y déploie un univers pictural à la fois intime, organique et symbolique, où le geste dialogue avec la nature des motifs et la structure des matériaux. [NO]S ARCHIPELS transforme les Salorges en un port d’attache éphémère, où croisent l’ordinaire, quelques rêveries, l’esthétique et, une forme de géopoétique incarnée par des artefacts « en un certain ordre assemblés ».

Les toiles de grand format côtoient une série d’icônes réalisées récemment dans le Haut-Valais en Suisse : fragments d’écritures, éclats d’or, figurations et reliefs entrelacés dans une a-temporalité fine — agglomérations d’esquilles glanées ici et là.

Léo Lefort, iconoclaste, iconodule peu orthodoxe explore les tensions entre sacré et profane, mythe et réalité, matérialité et transcendance. Ses œuvres — autant paysages mentaux que surfaces ritualisées — empruntent aux traditions byzantines, aux enluminures religieuses, aux peintures traditionnelles éthiopiennes, à l’imagerie populaire ou aux avant-gardes technologiques, pour mieux les reconfigurer. Entre lin brut, tilleul, feuille de cuivre, cobalt ou noir de vigne, Léo compose des cartographies intimes, palimpsestes soustraits à un monde en perpétuelle mutation.

Pensées en résonance étroite avec l’espace architectural des Salorges, les œuvres dialoguent avec les objets, luminaires et pièces de mobilier sélectionnés par Sébastien Rocher. Cet opus prolonge ainsi ses recherches amorcées entre Addis-Abeba, Dubaï, Londres, Rabat, Liège , son atelier de Saint-Florent-le-Vieil, les collaborations avec des artisans d’exception : Manufacture Drugeot et atelier de vitrail ; sans oublier l’île de Noirmoutier, port d’ancrage régulier depuis plus de quarante ans…

Ici, chaque pièce devient un recueil, un passage, un domaine des possibles.

Acte curatorial transdisciplinaire, à la croisée du fonctionnel, des formes, des récits et des imaginaires, l’exposition agit comme une constellation : éclatée, mouvante, en archipels.

Louise Auberel, Crans-Montana, avril 2025

IMPROVISATIONS MUSICALES, vendredi 11 juillet, à 18h

« Nommer un objet, c’est supprimer les trois quarts de la jouissance du poème qui est faite de deviner peu à peu ; le suggérer, voilà le rêve. »

Lettre de Stéphane Mallarmé à Henri Cazalis, le 30 avril 1867

Sans doute ne faudrait-il pas en dire trop sur cette rencontre impromptue entre un comédien, Laurent Lafuma, un guitariste bruiteur et bricoleur d’ondes, Julien Taillefer et le saxophoniste Artus, cependant ce ne serait pas mentir que de signaler que cette soirée d’improvisations musicales saura remuer l’écume des rivages de tous les archipels sonores que vous connaissez, fréquentez et auxquels s’accrochent vos souvenirs. De l’inattendu et de l’in-entendu convoqués pour un apéro musical mystérieux, sublime et inoubliable…

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Artus, saxophoniste éclectique aux horizons pluriels, trace sa ligne entre influences classiques, traditions klezmer, répertoire jazz et chanson populaire. Formé au Conservatoire de Normandie, à travers cette carte-blanche, Artus propose une exploration musicale, construite comme un récit intime et vivant, mêlant souffle, mémoire et paysage… Il convoque pêle-mêle les fragrances orientales de la Madone du Caire, l’iode océanique et ses mémoires noirmoutrines, dans une performance libre où le saxophone raconte, s’échappe et nous emporte…

Laurent Lafuma, comédien, photographe, navigue entre scène, image et récit. Du théâtre de Jean-Michel Rabeux aux plateaux télé (Mathieu Schwartz) et cinématographiques (Sophie Boudre), il traverse les formats avec une curiosité ardente, une fougue inextinguible ey sens poétique aigüe. Co-créateur de la pièce Famadine Van Gogh (2020), regard et master-mind de l’exposition No-MoMA, auteur d’un essai-cinéma insolite sur Bosch et la reine Ranavalona III, il aime tisser des liens entre l’étrange, l’ordinaire et l’au-delà. Entre éclat et vertige.

Julien Taillefer, tailleur de son de l’espèce la plus fine, manipule les cordes, notamment des guitares, comme l’on court dans un champ un soir de pluie et d’orage sous une ligne à haute-tensions : bruits, textures, ondulations, surgissements, tout est matière pour transforme le chaos du vivant en un opus harmonieux.

Paysagiste virtuose de l’acoustique, designer sonore haute-gamme (ingénieur du son il est sollicité par les grands noms de la scène contemporaine française), Julien cisèle, à fleur de peau, des nappes électroacoustiques. Ni hommage ni pastiche, sa pièce transcende Debussy, sors des sentiers battus pour errer ailleurs — là où le son respire et dérive entre des îles imaginaires et lointaines…